Sous le sol, sous le soleil

Sous le sol, sous le soleil

Alma Espace d’art, Paris

13 Juin 7 Juillet 2018

Selon la « tradition du progrès, la tradition de l’appropriation de la nature comme ressource pour les productions de la culture »(Donna Haraway) nous vivons en maîtres sous le soleil. Il nous est permis de considérer que ce qui provient du sous-sol est là pour alimenter l’énergie vitale des vivants.

Les œuvres ici présentes veulent renverser cette hiérarchie. Elles contestent les catégories qui opposent l’énergie mystique de l’homme à l’énergie matérielle des ressources terrestres, dénonçant de façon diffractive, poétique et ironique les abus produits par l’exploitation du sous-sol. Pour cela elles empruntent le langage de la scénographie et du collage, utilisent la peinture dans un sens dramaturgique, au service d’un scénario du futur en construction.

Les rideaux peints font directement appel à la scène théâtrale. Une action est censée se produire par devant eux. Ils constituent le fond d’un décor pour une dramaturgie où les énergies du ciel et de la terre sont les protagonistes. Ce sont des restes de décors d’une pièce à venir.

L’image peinte s’invite sur les objets sans renoncer à son caractère d’intrus. Elle rentre dans les courbes d’un coquillage ou vient orner des cache-cœur, cache-visage, cache-sexe, pour dévoiler ce qui devrait rester derrière le support.

Entre trophée de chasse et accessoire de luxe, les objets de la série Bouteille à la mer sont un essai naïf et ironique pour venir au secours du plastique rejeté à la mer.

Au sous sol, dix livrets avec des extraits du Coran sont ornés avec une sélection de dix mots, un par livret, selon une recherche d’images par mot : Eau, Feu, Robe, Epée, Eclat, Eclair, Jardin, Djinn, Montagne, Ciel.